Fabricants de parapluie en France : parapluies fabriqués à Aurillac, la ville du parapluie
La fabrication des parapluies origine France est depuis près de 2 siècles intimement liée à Aurillac.
Au-delà des colporteurs et des pélerins de Saint-Jacques de Compostelle qui s'échangeaient toiles et pièces de cuivre depuis le Moyen-Age, Aurillac a été une région autour de laquelle se sont installées plusieurs industries intimement liées à la fabrication du parapluie en France.
De l'industrie des mâts en bois aux fabricants de poignées en bois courbé, la fabrication de parapluies trouve depuis longtemps l'ensemble de ses fournisseurs à proximité et la Maison Piganiol s'attache à continuer à faire vivre cette industrie.
Un siècle d'artisanat (1846-1960)
C'est à Alexandre Périez que l'on doit l'essor du parapluie à Aurillac. En effet, en 1846, il acquiert un premier magasin place de l'Hôtel de ville et s'installe marchand de parapluies.
Dès 1856, figurent à Aurillac 4 fabricants de cannes ou de parapluies, qui font travailler 37 personnes. En 1857, A. Périez s'associe avec 2 de ses collègues Durand Lafont et Pertus. Dès 1861, ce sont 150 000 parapluies qui sont confectionnés par 130 ouvriers et 90 ouvrières à domicile.
En 1862, le Moniteur du Cantal se fait l'écho de ce formidable essor des parapluies d'Aurillac: " Il sort de là de véritables cargaisons dirigées vers les quatre points cardinaux de la France."
Le 1er Février 1884, Jean-Baptiste Poignet, employé de commerce et Jacques Vaurs, négociant en parapluies, s'associent et ouvrent une fabrique au 16 rue des fossés (aujourd'hui 16 rue du Président Delzons). C'est l'origine de l'entreprise Piganiol.
La qualité de la production aurillacoise de parapluies est déjà reconnue en France et à l'étranger. En témoignent la médaille d'argent obtenue à l'Exposition Universelle de Paris en 1900 et la médaille d'or décernée en 1897 à Bruxelles à la société Poignet.
En 1900, on compte 5 sociétés fabriquant des parapluies à Aurillac : Uzols, Lancelot, Poignet, Lafont et Bois.
Quelques dates jalons de l'histoire du parapluie à Aurillac
En 1928, 8 usines emploient 250 ouvriers et 500 ouvrières à domicile. Plus de 1 million de parapluies sont produits chaque année à Aurillac. Le parapluie est la première industrie de la ville.
La transmission des fabriques de parapluies se fait soit par mariage, soit par le départ d'un voyageur qui crée sa propre affaire ou s'associe avec un concurrent.
En 1928, René Piganiol intègre la société Delort et Terrisse et succède en 1932 à son beau-père Jean Delort. L'entreprise devient alors Terrisse et Piganiol.
Le début de la seconde guerre mondiale est fatal à plusieurs entreprises de parapluies qui ferment leurs portes. En 1941, on ne retrouve plus que 5 fabricants de parapluies :
- Delcros au 12 rue Beauclair
- Terrisse et Piganiol au 16 rue des Fossés
- Sauvagnat et Maynard au 13 rue des Forgerons
- Dalbin et Picard au 55 avenue de la République
- Capitaine au 90 avenue de la République
Au sortir de la guerre, en 1946, la production de parapluies a chuté. La profession n'emploie plus que 80 ouvriers et 150 ouvrières à domicile et seulement 500 000 parapluies sont fabriqués à Aurillac.
Seules 3 marques de fabricant de parapluie vont survivre dans la deuxième moitié du XXème siècle : Sauvagnat, Piganiol et Dalbin. Toutes 3 s'emploieront à relancer le parapluie d'Aurillac.
L'apogée du parapluie avec l'entreprise Sauvagnat
Parmi les 3 fabricants de parapluies à Aurillac, c'est la société Sauvagnat qui va marquer la vie de la cité et l'histoire du parapluie.
Au décès de son père en 1946, Marcel Sauvagnat prend la direction de l'entreprise qui emploie une quinzaine d'ouvriers et une cinquantaine d'ouvrières à domicile. Une première usine est construire en 1955 puis une seconde dès 1962. En 1965, l'entreprise Sauvagnat emploie 165 personnes et son développement est impressionnant.
Afin de sécuriser ses sources d'approvisionnement, M. Sauvagnat intègre la fabrication des matières premières. Ainsi les premières baleines sont-elles fabriquées avec les machines rachetées chez Peugeot à Sochaux. Puis l'entreprise se lance dans la production du tissu et devient le premier Français à faire de l'impression en continue, 5 fois plus rapide. Puis l'entreprise décide suite à une rupture de stock du quincailler local de petits clous, de produire elle-même ses propres rivets.
En 1970 l'usine emploie 650 personnes, occupe 35 000 m2, produit 1,5 millions de parapluies par an, soit 30% de la production nationale.
Avec les 2 autres entreprises Piganiol et Dalbin, ce sont près de 2 millions de parapluies qui sont fabriqués chaque année à Aurillac.
En 1972, Paris Match consacre Marcel Sauvagnat "le roi du parapluie en France".